Thaï la route

Juin touche à sa fin et nous atteignons en une matinée de vélo, depuis Kota Bahru, la frontière thaïlandaise. Avec un peu d’appréhension au vu des commentaires glanés ça et là (« crossing here can be dodgy during periods of sectarian violence », dit par exemple le Lonely à propos de supposées tensions musulmans-boudhistes), nous rentrons au royaume de Siam sans aucun souci, sans aucun frais ni aucune question tatillonne du douanier qui se fend même d’un « good luck » une fois le tampon apposé 🙂

Nous choisissons de nous rendre à la gare la plus proche (la première que nous rencontrons depuis Java) et empruntons, pour « gagner » quelques kilomètres un train en classe ultra-économique direction Hat Yai. Le voyage est détendu, les vélos bien calés le long des fenêtres grandes ouvertes, quelques collines apparaissent au loin et une famille musulmane, du bébé à la grand mère voilée, nous accompagne.

En voiture Matcha !

Hat Yai nous donne un premier aperçu des « traits » thaïlandais : des bâtiments colorés et fringants, souvent ornés de publicités sans intérêt, surplombent des échopes charmantes où la nourriture a une place de choix. Quant à la caligraphie thaï, tout comme la langue parlée : c’est beau mais absolument pas compréhensible ni imitable pour un.e non initié.e. Les choix d’itinéraires cyclables promettent !

Un temple flambant neuf sur la route

À ce propos, nous attaquons Juillet par d’agréables routes de campagne dans la province de Songkhla. Au menu : des temples aux toits sculptés et dorés souvent jouxtés d’un Bouddha, des champs d’hévéas à perte de vue, reconnaissables à leur petite coupole individuelle en vue de collecter la sève caoutchouteuse, toujours ces maudits palmiers et…des chiens ! Ils ne nous avaient pas manqué les bougres : la Malaisie avait plus ou moins banni le canidé pour le plus grand bonheur de Sylvain mais revoici les bestiaux en nombre. On s’alerte mutuellement à la vue des « kiki nounous » plus ou moins terrifiants, pousse un peu sur les pédales pour déguerpir et, jusqu’à aujourd’hui, conservons des mollets indemnes.

Une forêt d’hévéas parmi tant d’autres

Nous campons au bord d’un joli lac, accueillis par la guingette locale où nous avions préalablement bien diné. Au crépuscule, adultes et enfants du coin nous scrutent monter la tente tandis que les derniers bateaux de pêcheurs agrémentent l’horizon.

Lac de Songkhla à la tombée du jour

2 Juillet, nous mettons le cap vers Trang où nous avons un contact prometteur via Warmshowers. Cette première traversée vers la côte Ouest rime avec dénivelé et nous nous faisons donc les cuisses sur des bosses de plus en plus fréquentes et amples. La jungle alentour est belle et le mercure grimpe à vue d’oeil. On dépasse les 40°C facile, heureusement qu’il y a les pauses « thé au lait glacé » ou « Cha ». Nous mettons 2 jours pour atteindre la bourgade, en s’autorisant au passage une virée vers une jolie cascade. Kim, sosie anguleux de Bruce Willis et originaire de Pensylvanie, nous accueille chaleureusement dans sa petite famille : From US oblige, ce soir c’est KFC. La soirée est super, Kim, prof d’anglais dans un collège-lycée, nous distille des anecdotes sur les spécificités de l’éducation thaï puis évoque ses sorties vélo et les innombrables cyclistes accueillis chez lui. Ça donne du coeur à l’ouvrage !

De Trang nous rallions Krabi en 2 jours de pédalage régulier, on se trouve un bon rythme même si Cléa ne manque pas de distribuer les « Lance Armstrong : pas trop vite ! » Au passage nous explorons un lac couleur émeraude, l’eau y est douce mais l’ambiance un peu trop touristique à notre goût.

Quand Thailande rime avec Disneyland…

Krabi, coincé entre d’immenses mangroves découvertes à marées basses et des falaises aux silouhettes défiants la gravité, a un charme indéniable. Nous tombons encore plus sous le charme à Railay, la péninsule adjacente, qui nous donne instantanément envie d’enfiler chaussons et baudriers pour varaper. N’ayant cependant pas très envie de louer à prix d’or ni de suivre un cours pour débutant, on se contente largement des quelques sentiers escarpés et d’un merveilleux lagon difficilement accessible.

Railay en grand angle

Le 6 Juillet, nous reprenons la route vers le Nord et Surat Thani. Après 180km de vélo -« montagne russe » plutôt sympas, un défilé et un match de foot immortalisés au passage, nous arrivons à Surat Thani.

Défilé de village, à l’improviste
Match de foot local, avec commentateur s’il vous plait !

Le temps de stocker les vélos en lieu sûr et nous voilà embarqués pour une semaine sur les îles Koh Phangan et Koh Tao. Youpi, on va faire de la plongée !

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