En terres Khmers

À l’entrée du Cambodge, le 26 Juillet dernier, nous n’avions qu’une image assez floue de notre itinéraire à velo dans le pays et de la physionomie que prendrait cette partie du voyage. L’affreuse frontière de Poipet passée, nous rejoignons Sisophon sur une route poussièreuse puis Svay Chek plus au Nord. Les paysages sont arides, presque désertiques, on est loin du cliché des rizières mirobolantes en période de mousson. Là, comme un oasis, se dresse fièrement la ferme OrganiKH et son hectare de verdure permaculturelle, tenue par un couple franco-cambodgien Olivier et Darin depuis déjà 6 ans.

Une des nombreuses parcelle de la ferme OrganiKH

Nous y posons nos sacoches pour une belle semaine de volontariat, rythmée par la collecte des fleurs de pois-papillons chaque matin, le désherbage, repiquage, arrosage de plantes telles la citronelle ou la roselle en journée, d’autres tâches diverses (compost, réalisation de parcelles en briques de terres, etc.) et les soirées dans la grande et atypique salle commune. Nous y faisons de belles rencontres (3 étudiantes françaises en agrologie en stage ici depuis plusieurs semaines, 2 volontaires HelpX anglosaxons et une flopée de scouts), profitons des mêts exquis de Darin et d’un cadre sain et agréable pour se ressourcer, méditer et « travailler ».

Épilogue d’une nouvelle belle semaine HelpX

Le 3 Août nous reprenons la route direction la grosse bourgade de Siem Reap, à quelques kilomètres d’Angkor. En une journée (sportive !) de vélo-visites, nous faisons le tour des temples millénaires, étendards de la puissance passée des Khmers, slalomons entre les gouttes et les touristes et apprécions particulièrement les végétations anarchiques qui subliment l’architecture des ruines. Unesco oblige, le lieu est cher et très fréquenté (du moins Angkor Wat) mais vaut quand même la chandelle.

Ta Nei, notre chouchou parmi les temples d’Angkor
Chants d’oiseaux au temple Ta Phrom

Le confort citadin de Siem Reap est un piège que nous voulons éviter, aussi nous reprenons assez vite la route vers l’Est, sur la « rive » Nord du lac Tonle Sap que nous ne verrons malheureusement pas vu la sécheresse exceptionnelle. Nous atteignons Kampong Thom après 150km. De là, nous prenons la décision de ne pas descendre jusqu’à la capitale Phnom Phen et de passer un plus de temps au Nord. Nous faisons donc route vers Kratié, le ciel déverse quelques pluies capricieuses et les rizières commencent à avoir fière allure, le coeur du pays semble plus irrigué que le Nord Est. La proximité des habitations nous permet aussi d’entrevoir la vie locale, calme et rurale, entre chiens, poules, cochons et boeufs. Des « Hello ! Suo sadai ! » sont scandés à notre passage par les innombrables enfants.

Ambiance sur nos vélos !

Ça fait chaud au coeur, on essaie de répondre à chaque fois et de croiser les regards.

Coucher de soleil sur le Mékong, les enfants du coin aussi apprécient !

Le 8 Aout nous arrivons sur les rives du majestueux Mékong. Entre lui et nous, il va falloir apprendre à cohabiter pendant plus d’un mois jusqu’au Yunnan en Chine ! Nous explorons à pied la petite île de Koh Trong, essentiellement peuplée de pamplemousses, puis repartons en direction du Laos, à 250km de Kratie.

Dans le traversier pour Koh Trong

Attirés par les abords du fleuve, nous prenons la route non carossable en pensant arriver doucement mais surement à Stung Treng, 150km plus loin. Mais notre GPS et nos cartes Maps.me nous jouent un tour et nous finissons par nous perdre dans la vegétation dense et humide… à vélo les terrains boueux deviennent vite une belle galère.

Lost ?

Heureusement nous rebroussons chemin avant la nuit et parvenons à expliquer notre « désarroi » à l’instituteur du village le plus proche qui nous propose de loger chez lui. Il nous détaille aussi la route à suivre le lendemain. On accepte et se retrouve ni une ni deux à partager un riz-poulet (fraîchement tué…) avec notre hôte, sa femme, ses parents, des enfants et toute l’animalerie locale. C’est super de vivre totalement le quotidien d’une famille khmer le temps d’une soirée !

Le lendemain nous rejoignons finalement Stung Treng après de multiples passages de rivières et quelques belles rincées…

La pluie arrive ? Pas de panique on se réfugie dans un boui-boui !

Finalement, le 12 Août, nous raccordons les 62km restants jusqu’à la frontière du Laos. À nous les 4000 îles !

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