Xe Dap is not dead !

Après 100 jours de vadrouille depuis Singapour, 4130km de pédalage et un bon millier en train ou bus, nous sommes bien arrivés à Hanoï le 26 Septembre 🙂 Que de chemins parcourus et que de chouettes moments en tête à bicyclettes !

Depuis notre entrée au Vietnam, il y a 15 jours, nous avons connu encore quelques beaux instants à vélo (« xe dap » en vietnamien). Sur les petites routes de Ninh Binh, ses canaux jouxtés de canards et ses collines hypnotiques entourées de rizières, avec les copains Caro & Vianney. À Cat Ba aussi, où la route côtière vallonée nous a replongé dans l’atmosphère maritime de l’Indonésie ou de la Thaïlande.

Route côtière de Cat Ba

Mais soyons francs, et prévenants pour celles et ceux qui nous liraient dans l’optique de silloner le Vietnam à deux roues (non motorisées) : le pays, ou du moins sa partie centre-nord, est loin d’être un paradis pour cyclo-voyageurs. Les véhicules à moteurs, les camions particulièrement, klaxonnent pour un rien, doublent sans aucune visibilité, quitte à se rabattre sur nos roues, tandis que les scooters s’insèrent avec anarchie sur la route principale, consultent leur smartphone en roulant ou s’arrêtent inopinément…

Vélos entreposés dans les ruelles de Ninh Binh

Bien sûr le volume de véhicules est la principale cause mais on constate quand même une nette différence avec les pays précédents : le risque est partout et les vietnamien.ne.s ne lachent rien au volant.

On regrettera surtout que la bicyclette, pourtant utilisée de longue date par les marchants ambulants [1], soit devenue si minoritaire. Le scooter électrique est à la mode mais ne résoud rien à la congestion ni au danger. À Ninh Binh, Sabine notre hôte nous l’expliquait : le motorbike est signe de richesse, le vélo de pauvreté. Donc il disparait du paysage urbain. Il reste pourtant quelques échopes qui permettraient à tout un chacun de d’équiper ou maintenir son vélo. La preuve, ils ont réparé le boitier de pédalier de Sylvain en 1/4 d’heure pour 8€ !

Magasins de vélos à Hanoï

Quant au bus collectif à Hanoï, pourtant bon marché (0,3€ par trajet) et assez fiable, il est loin d’être plein sauf aux heures de pointe.

Bref, ici nous regrettons plus que jamais nos pistes cyclables européennes et les droits cyclistes acquis dans la douleur par les associations françaises, il est encore temps d’ailleurs de remplir le baromètre cyclable de la FUB [2]. Battons-nous pour les conserver et les étendre, peut-être que de si beaux pays comme le Vietnam s’en inspireront pour redonner une place de choix à la petite reine dans un paysage urbain ultra-motorisé.

[1] Voir à ce sujet la belle exposition : « Les marchands ambulants et les cris de la rue à Hanoi » à l’Institut Français

[2] Enquête publique de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette, ouverte jusqu’au 30 Novembre 2019

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *