La Basse Californie est un territoire immense et désertique. Depuis Rosarito, banlieue sud de Tijuana, jusque La Paz, porte d’entrée vers l’extrême sud, 1460km de route nous attendent.
Pour gagner quelques bornes et éviter la route 1 peu agréable, nous quittons en bus la ferme Cuatros Vientos le 10 Novembre direction Ensenada à 90km plus bas. Nous sommes heureux d’avoir pu donner un coup de main à Victoria, sa petite famille, Andres et Octavio, dans les premiers travaux depuis leur installation : nettoyage, électricité, plomberie, création d’une nurserie, etc.
La bourgade d’Ensenada est sympa (centre culturel, musée) et Lizette nous accueille chaleureusement sur sa colline et sur son canap’ pour la nuit.
Le lendemain c’est parti pour la traversée d’ouest en est de la péninsule sur la route 3 ! Ça monte doucement mais sûrement et les habitations se font plus rares que les rapaces. La végétation se teint de jaune quand elle n’est pas simplement brulée. C’est beau et sauvage. On atteint Ojos Negros à 15h, son unique rue et son air de Far West. Le camping est étonnament agréable, avec même du gazon pour nos sardines !
2ème jour de traversée et 75km pour rallier Lazaro Cardenas. Les hautes plaines sont presque intimidantes et nous nous sentons privilégiés de les traverser à vélo, d’autant que le revêtement est très bon. Quelques rares camions troublent la quiétude mais sont assez respectueux des distances de sécurité. Grand luxe, petit hôtel pour ce soir.
San Felipe et la mer de Cortes se rapprochent, il nous faudra tout de même pédaler encore 110km pour y arriver. La descente est chouette, on traverse un immense parc éolien en construction, et des routes toutes droites sur des dizaines de kilomètres.
Une fois rattrapée la route 5, nous longeons le détroit du Colorado d’un blanc immaculé, complètement à sec. Nous faisons une halte à Pete’s Camp, un repère de gringos qui prend tout son charme avec le lever de lune sur la mer !
Dernier jour aux alentours de San Felipe, l’état de la route se détériore mais ne nous empêche pas d’atteindre Punta Estrella où Barry & Pam nous accueillent en Warmshowers dans leur quartier tout clean au milieu des cactus. Nous passons une folle soirée à la sauce US entre sexagénaire. Tout le voisinage est là et nous jouons à un jeu de société entrecoupé de plats mexicains home made. Plutôt cool !
On repart vers Puertecitos sur une route qui alterne entre goudron neuf et travaux restants suite à un ouragan survenu il y a 3 ans qui a particulièrement endommagé les ponts. Ça passe et ça a l’air de dissuader les camions, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Memo, mexicain lui même cycliste quand il n’est pas derrière le comptoir, nous sert un verre puis 2 puis nous propose de passer la nuit à même le sol de son bar mythique « Cow Patty » : on accepte et la nuit est douce, ponctuée de conversations entre coyottes et chiens locaux !
Toujours sur la route 5, nous pédalons le lendemain jusque Alfonsina. Nous ne croisons aucun village pendant 75km et arrivons au camping vers midi, sur une jolie baie en bord de mer de Cortes. Amélie, une cycliste québécoise qui fait la même route avec un jour d’avance, nous salue et nous finissons par partager l’apéro et les tortillas maison ! Vers 23h, une flopée de mexicains débarque sur l’emplacement voisin et entame leur soirée en chantant sur les bandes sons des mariachis. Impossible de dormir aussi près du sound system : on déménage le hamac et les vélos.
Dimanche 17 Novembre, nos derniers coups de pédale et un coup de pouce de pick up nous permettent d’atteindre Santa Rosalillita, village de pêcheurs bordés de dunes en bord de Pacifique.
Nous faisons la rencontre de David et Margie, californiens quinquagénaires hyper cools, surfeurs et bricolos, chez qui nous serons volontaires pendant 10 jours. Leur maison, seule perchée au dessus d’une baie prisée des surfers, faite d’argile et de chaux, de squelettes de cactus, de bouteilles et pneus de récup est sublime. Quelle expérience de les aider dans leurs projets, d’apprendre leurs techniques d’ecoconstruction et bien d’autres choses encore !

très beau toit Sylvain, bravo
Ahah pas si simple de s’improviser peintre couvreur 😉