On fait l’bilan (carbone)

Voilà, nos 11 mois de péripéties à vélo sur les routes et chemins d’Asie du Sud Est, du Japon et d’Amérique Centrale se terminent ! À travers ce site ou en d’autres occasions, on trouvera mille et une manières de conter, raconter et se remémorer les beautés, les galères, les spécificités culturelles de chaque pays et surtout nos péripéties à deux roues.

Devinez quoi, on est passé à vélo 🙂

Dans cet article, nous souhaitions plutôt vous présenter le bilan carbone (partiel) de notre voyage, c’est à dire nos émissions de CO2 liées aux transports engendrées par cette dernière année de vadrouille. Car on a beau avoir toujours veillé à laisser chaque lieu visité intact et exempt de pollutions en tout genre, nous nous sommes quand même beaucoup déplacés, d’un continent à l’autre. Et l’atmosphère, lui, stockera malheureusement pendant quelques temps nos molécules émises. Elles stagnent tout là haut, réflechissent, réchauffent et bouleversent tant notre monde…
En chiffres et en graphiques, ça donne ça 🙂

Nos émissions de CO2 – Période Avril>Décembre 2019*
Nos émissions de CO2 – Période Janvier>Mars 2020*

400 kgCO2eq, selon les sources utilisées*, c’est la quantité de dixoxyde de carbone que l’on « peut » ou plutôt « doit » émettre au maximum par mois d’ici 2030 pour limiter le réchauffement global à 2°C. Au total sur 11 mois, en transports, nous avons émis chacun 533 kgCO2 par mois…33% de trop 🙁

Inutile de chercher bien loin, les coupables crèvent l’écran : les aéronefs longs courriers !

  • Berlin > Singapour = 1540 kg
  • Hanoï > Tokyo = 600 kg
  • Tokyo > Los Angeles = 1360 kg
  • Panama > Madrid (via La Havane) = 1450 kg

Au total, ils représentent 85% de nos émissions…

Vol au dessus de Cuba

Ainsi, on acceptera toutes vos critiques et il nous sera bien difficile de vous convaincre de la légitimité de ce carbone émis. Il nous reste donc maintenant à économiser bien davantage nos recours aux énergies polluantes pour les années à venir…. Quant à la compensation volontaire, c’est une piste à laquelle on réflechit mais qui est un peu onéreuse pour nous à ce jour (après 1 an de voyage) et qui a aussi ses failles et ses détracteurs.**

Pour le reste, par contre, nous avons réussi à voyager sans recourir à la moindre voiture personnelle, ni au moindre vol interne, et les graphiques sont assez clairs sur les « bols de fraîcheur » occasionnés par les trajets en vélo et multimodaux !

Nos vélos à bord d’un ferry japonais
Traversée de mangrove à bicyclette au Mexique

De Mai à Septembre 2019 par exemple, de Singapour à Hanoï, nous avons emprunté seulement 3 trains et une poignée de bus.
Résultat : 120 kg émis seulement en 5 mois 🙂 En vélo+bus+train, notre parcours de presque 5000km a émis autant qu’un trajet Bordeaux-Grenoble en voiture individuelle.

Autre petit motif de satisfaction, notre traversée en voilier d’Acapulco jusqu’au Costa Rica aura émis environ 170 kg. Le même trajet pour deux en avion aurait « coûté » le triple.

Milagro, une bonne alternative à l’avion 🙂

Enfin, nous ne nous sommes pas lancés dans un bilan carbone complet incluant l’alimentation et l’énergie mais nous pensons avoir voyagé « léger » sur ces 2 contributeurs : peu de viande, des céréales, fruits, légumes locaux et une utilisation assez rare de la climatisation, ayant notre propre tente ou privilégiant les ventilateurs si nécessaire (sans parler du chauffage inexistant et de l’Eau Chaude Sanitaire peu disponible en pays tropicaux…).

Au delà des chiffres, nous avons le sentiment d’avoir réussi à adopter quelques gestes simples (petits stocks de nourriture basique dans les sacoches et d’eau pour éviter les consommations compulsives), à ne pas dégrader la qualité de l’air des régions traversées (souvent déjà bien mal en point) et à ramener notre niveau de confort à l’essentiel.

Sobriété et voyage à vélo peuvent donc à la fois faire bon ménage au quotidien mais restent antinomiques lors des transferts aériens internationaux.

*L’application « North – Your climate journey » est disponible et gratuite sur Google Play. Les sources des auteurs sont très bien détaillées dans cet article : https://www.tmrow.com/climatechange#objective–2-tons

** On vous conseille à ce sujet le podcast France Inter de La Terre au Carré :

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