L’archipel du bout du monde

Pour notre ultime semaine dans le pays aux 13 000 îles, nous mettons le cap sur Togian. L’archipel, coincé dans l’immense anse de Sulawesi Nord, est réputé pour son isolement et ses paysages paradisiaques. Nos premiers instants sur le territoire le confirment.

Empruntant le bateau publique Ampana-Bomba, Sylvain se fait rapidement accoster par des locaux qui entament un débat sur les accidents de scooter à la vue de nos égratignures et Cléa papote avec un couple de voyageurs allemands avec qui nous faisons route commune depuis Tentena. Nous entrevoyons les premiers îlots éparsément peuplés, truffés de végétation luxuriante (cocotiers et feuillus en tout genres) et d’oiseaux chanteurs difficiles à aperçevoir.

Village Bajau à l’entrée sud de l’archipel

Poya Lisa, notre première halte, colle assez bien avec la réputation du coin : une dizaine de bungalows inoccupés sur à peine 200m de terre émergée, deux plages de sable fin de part et d’autre, le tout encerclés de coraux où nichent de sublimes poissons. Nous passons deux jours aux petits oignons, alternant snorkeling, dégustation des poissons du jour et repos sous moustiquaire lorsque les pluies tropicales sévissent.

Nous apprécions la quiétude mais notre solitude touristique est étonnante et déroutante pour un si bel endroit. Et puis il y a d’autres perles à explorer plus au Nord ! On reprend donc la mer direction Kadidiri, en bateau privé suite à une entourloupe des transports publics. On débarque au soleil couchant dans un nouveau décor de rêve aux abords plus touristique que le précédent.

Arrivée en fin d’après-midi à Kadidiri

Nous y passons deux jours agréables en compagnie d’un couple d’italiens et d’un allemand marginal, repas/débats communs et exploration à notre guise des coraux alentours et…d’un lac de meduses inoffensives ! On se prête au jeu, les créatures « gambadent » à leur guise tandis que nous les observons de plus près que jamais.

La troisième nuit, pour varier les plaisirs et faire quelques économies (13€ par personne pour la pension complète paradisiaque), nous partons camper sur la plage voisine : Barracuda Beach. Ça grouille de moustiques et de puces de sables et Cléa y fait la rencontre d’un serpent et de deux cochons sauvages peu téméraires ! Pour le reste, la nuit est ponctuée de radées tropicales et d’une discussion amicale avec 3 indonésiens qui (nous) acostent et partent à 2h du matin en pleine jungle tropicale, armés de leur machette à tout faire : « Hello Mister ! Apa Kabar ? Francis ? Ah football, Lionel Messi ! » (raté).

Bivouac à Barracuda Beach

Le lendemain, de retour à Kadidiri plage, nous apprenons que le ferry pour Gorontalo prévu le samedi est annulé pour d’obscures raisons… Cette fois l’inconstance des transports locaux nous met bien dans la panade : l’avion de retour vers Singapour est réservé pour dimanche, ce serait bête de retarder notre départ à vélo pour cause de Robinsonade abusive ! On trouve finalement une connection ferry depuis Dolong, ce qui nous oblige à migrer au plus vite jusqu’à la bourgade susnomée. Le portefeuille allegé et bien trempés, nous passons une dernière soirée très sympa chez l’habitant : Nasi Goreng et salade de papaye devant la télé où est diffusé le film « Ratatouille » qui semble plaire aux petits comme aux grands enfants !

Projection du soir à Dolong : « Ratatouille » !

Togian nous laissera finalement le souvenir d’une région sauvage, très isolée et aussi peu fréquentée que le reste de Sulawesi à cette saison. Au delà des nombreux complexes hoteliers en attente d’un afflux de visiteurs, la vie des habitants des îles reste rythmé par la pêche et les activités quotidiennes. Quelques signes positifs pour la biodiversité sont également visibles, tels que l’interdiction de la pêche à la dynamite, l’élevage de nouveaux coraux ou encore la collecte de plastiques en bord de mer…sur les plages « touristiques » uniquement.

Sulawesi, sous la pluie…

Serait-ce la fatigue ou juste un coup de moins bien, les premiers jours à Sulawesi sont difficiles. Le voyage en ferry de nuit s’est pourtant relativement bien passé, malgré l’insalubrité des couchettes (cafards, odeurs, etc.) et la longueur du trajet (18h en mer), nous aprecions la compagnie d’une française voyageuse longue durée et les bols d’air sur le pont de l’énorme bateau.

Longue traversée en perspective !
Ouverture des portes au port de Makassar

Makassar, visiblement urbanisée et congestionnée, apparait vers 19h le 5 Juin et nous nous empressons de trouver un pete-pete (minibus) direction le terminal Nord pour avoir une connexion vers Rantepao. Objectif reussi et 2ème nuit d’affilée dans les transports.

Nous arrivons au petit matin en pays Toraja sous la pluie. Les maisons typiques  sont belles mais l’atmosphère est maussade. On comprend assez vite que le climat n’est pas bon depuis 1 mois et probablement que le tourisme suit la tendance. Bref, nous enfourchons un scooter peu fiable et partons pour les villages traditionnels alentours.

Toit végétalisé à la sauce Toraja

Les routes sont mauvaises (nids de poule, boue) et nous nous faisons avoir dans un virage serré : glissade et légère percussion contre la voiture croisante. Plus de peur que de mal, nous nous en sortons avec quelques égratignures. Deux hollandais de passage s’arrêtent et nous portent une assistance précieuse : antiseptique sur les plaies et discussions en indonesien avec les locaux pour evaluer les dégats. Le scooter est bien amoché et nous devons le faire réparer d’urgence avant de le rendre au loueur…on s’en sort pour pas cher et quelques heures de patience.
Cette experience nous laisse un peu décus de ne pas avoir pu explorer davantage la region Toraja qui a pourtant de beaux atouts telles que les rizières en étages et les imposants buffles qui paturent avant de finir sacrifiés pour les cérémonies funéraires puis décorer de leurs cornes les huttes atypiques.

Buffalo Mud day

On garde le moral et on reprend la route vers le Nord. Après quasiment 2 jours complets de bus dans une jungle épaisse et une halte agréable à Tentenan, village ostensiblement catholique en bordure d’un lac truffé d’anguille (parait-il), nous atteignons Ampana le 8 juin.

Bordure du lac de Tentenan

Bientôt les îles Togian qui nous font saliver et représenteront notre dernière aventure indonesienne !

Flores, à l’abordage !

Le 27 Mai nous montons à bord du « Medang Jaya 2 ». Nous voilà embarqués dans une traversée de 4 jours avec 30 compères dans un dortoir couvert de matelas de 35m2 environ.
L’expérience sociétale est unique !

Dortoir de la traversée Lombok-Flores (4jours)

L’aventure consiste à explorer quelques îles autour de Subawa et Komodo à pied ou en snorkeling et rendre visite aux fameux Dragons.

Sieste de sang froid

En résumé, entre deux sun-set -rise, nous voguons dans les flots plus ou moins agités et nageons au dessus des raies Manta, d’un requin à pointes noires ou de multiples poissons colorés.
On est ravis !

Slalom au crépuscule entre les îlots de Komodo

Nous débarquons à Flores avec notre « gang » d’occidentaux au milieu d’un port plein de conteneurs et de camions de bananes.

Labuan Bajo simple et rectiligne nous accueille pour 1 jour et demi seulement de recherche de transport pour partir visiter l’est de l’île. Afin d’éviter l’avion – choisi par la majorité de nos compères européens – nous traversons l’île au prix de nombreuses heures de bus.

Un arrêt parmi tant d’autres, sur la route de Bajawa

Une première tentative prend fin au 13ème virage avec une panne moteur qui oblige le conducteur à se faire remorquer jusqu’au village d’après.
Ce bus étant le seul allant à Bajawa, nous multiplions les transports pour arriver à destination, juste à temps pour apercevoir le parfait volcan Inerie au coucher du soleil !

Derniers rayons aux abords de l’Inerie

Le lendemain direction Moni toujours en bus, au milieu des forêts, palmiers, bananiers, cacaoyers, rizières, petits villages, longeant le bord de mer et les plages de galets bleus-vert. Nous empruntons des routes toujours plus serpentueuses. Dans le bus, nous sommes accompagnés d’immenses sacs de riz, d’échalotes, et de poules bien sûr !

Bus et poulet 100% locaux – ATTENTION à vos oreilles !

Le voyage se déroule dans une ambiance de musique locale croisant reggae et musique « expérimentale » à tempo rapide de type pop coréennes (et on s’y connait en pop coréennes ?)

L’île est incroyablement verte et semble entièrement couverte de forêt.

Arrivés à Moni, nous retrouvons Alice et Elise deux moussaillones de la traversée en bateau qui nous ont devancé dans l’aventure. Elles nous encouragent à entreprendre la montée du Kelimutu même si le ciel semble très couvert ! Nous partons à pied à travers une gigantesque forêt jusqu’aux magnifiques lacs, au milieu des goyaviers sauvages et avec quelques sangsues collées sur les chevilles. Elles aussi ont le droit d’admirer la vue!

Lacs sacrés du Kelimutu

Le lendemain, nous terminons le séjour par un bain dans les sources chaudes et une visite du marché, c’est animé et ça vaut le coup 🙂

Marché quotidien de Moni !

Le ciel est malheureusement bien gris depuis 2 jours…puisque c’est ça on file !

Dernière soirée à Maumere où nous profitons d’un concert improvisé dans notre bar, QG d’une soirée, en attendant le ferry pour Sulawesi et de nouvelles aventures de l’autre côté de la mer de Flores.

Blues improvisé dans un bar de Maumere

Du rififi au Rinjani

Lembar, 19 Mai 2019.
Nous débarquons sur l’île de Lombok après 5h tranquilles en ferry. Il aura fallu batailler pour trouver le bon embarcadère à Padangbai et refuser les offres « attrape-touristes » de speed boat mais l’économie et l’authenticité en valait la peine !
Direction Kuta Lombok, en taxi faute de bus… Le conducteur nous parle politique et espère de tout coeur que Joko (le président actuel du pays, pas le tennisman) sera battu après le recomptage des votes, sans quoi selon lui l’Indonésie connaîtra à nouveau des catastrophes comme les 5 dernières années (c’est vrai qu’ils n’ont pas été épargnés : tremblement de terre à Lombok, puis à Sulawesi, éruption à Java, etc.). 3 jours plus tard, le 22, la réelection de Joko sera proclamée.

À Kuta, nous passons quelques jours agréables à explorer les côtes environnantes (Pink Beach à l’est qui n’est pas si rose qu’annoncé et un peu chère, Mawi et Mawun à l’ouest qui valent le coup d’oeil) et surfer à Gerupuk sur des vagues plutôt faciles (pour Cléa en tout cas). Le coin est beau, rural et nettement moins encombré que Bali sud (l’autre Kuta).

Plage de Mawi, à marée basse les surfeurs sont plus rares

On apprécie également de rencontrer un Islam d’apparence modérée, contrairement à ce qu’on avait pu lire dans les guides.

Alors que l’on finit par être en confiance chez notre hôte, celui-ci nous propose d’organiser un trek au celèbre volcan Rinjani, deuxième plus haut sommet du pays (3726m). On accepte, paie et se retrouve, au bout de quelques heures de route le long de villages en recontruction, à Senaru la porte d’entrée de la zone. « L’agence » nous accueille et nous explique notre futur itinéraire : 7km de forêt/jungle, 2km sur les pentes finales à découvert, bivouac au bord du cratère et…c’est tout ! Depuis le tremblement de terre de Juillet 2018, impossible d’aller au lac, ni aux sources d’eau chaude, ni au sommet. On se sent floués et un peu bêtes de ne pas s’être plus renseignés.
Ça parlemente, ça argumente, et au fil des coups de téléphone on comprend que les nombreux intermédiaires ont pris leur part du gâteau (surtout à Kuta). On finit par céder en exigeant de récuperer une partie du montant au retour pour compenser les fausses promesses.
Finalement la balade est belle (2000 m de denivelé) et la vue finale, au bord du cratère, superbe. Le cône en activité et le sommet en imposent, et on aperçoit même Bali, la mer et les îles Gili au petit matin !

Vue du cratère du Rinjani (dernière éruption en 2016)

Pendant la nuit, au bivouac, on a également le « plaisir » d’entendre nos voisins chinois faire un boucan d’enfer sans jamais chuchoter… c’est encore plus énervant que les singes et notre second voisin finlandais ne manque pas de leur signifier d’un « Shut-the-fuck-up » ! Efficace 🙂

Mer de Bali en contrebas de la caldeira

Le 24 nous repartons pour Gili Air où nous terminons cette semaine à Lombok par 2 jours sympas de vélo, plage, masque et tuba sur ce minuscule bout de paradis.

Prochaine étape Flores et ses célèbres dragons !

Touk-touk, calèche ou mobylette ?

Ruelle de Yogyakarta (Illustration de Charles)

On vous en parlait dans un précédent article sur Java, les mobylettes sont très présentes partout en Indonésie. Ce moyen de transport semble en effet prisé pour sa simplicité et son indépendance même pour les + jeunes (dès 14 ans !). Et plutôt utile pour les forts dénivelés…

Mais il s’accompagne des désagréments tels que le bruit, la pollution de l’air et de nombreux accidents tandis que le bus semble malheureusement perdre du terrain et que les calèches ne sont plus là que pour le folklore. Quant au vélo, sa place reste très marginale (touk-touk et vélos libre service improbables à Yogya !). Heureusement quelques anciens y sont fidèles !

Bali, c’est fini

Padangbai, ici se termine notre semaine balinaise. Arrivés jeudi 9 Mai par le ferry public depuis Java, nous avons exploré les facettes reculées et agréables de l’île en suivant les conseils des copains.
Au programme ? Snorkeling depuis Pemuteran en direction de Menjangan island (sympa car les coraux sont très préservés et colorés), balades en forêts et entre les caféiers autour de Munduk et tourisme hippie dans les rizières de Ubud.

Alentours de Ubud

Enfin, baignades et re-snorkeling sur les îles avoisinantes de Nusa Lembongan, Nusa Ceningan et Nusa Penida que nous explorons en scooter faute de transports en commun. La grande nouveauté c’est qu’on a sorti la tente pour 4 nuits de bivouac…au top ! Enfin un peu « d’aventure », loin des guest houses et de notre confort quotidien.

1ère nuit sous tente à Temblingan, joli spot aux abords d’un temple hindoux. Avec la forêt autour, on dirait presque la Franche-Comté 🙂
Seuls les chiens et la ronde des motos (les deux défauts de Bali) viendront troubler cette soirée dans la fraîcheur.

Temblingan, au vert !

Le lendemain ne sera pas exactement la même mayonnaise : après 10km de marche en fôret sous les chants des oiseaux nous atteignons Beratan en pensant retrouver un coin de camping « balisé ». Que neni, nous galérons, finissons par aperçevoir un rivage reculé et nous y installons sur les conseils d’un local.
Le brouillard nous aide à rester camouflés jusqu’à la nuit noire et nous dégustons un gros repas sur le pouce à la frontale (brochettes de poulet, peanut sauce, noodles et riz) !

Vaisselle à la fraîche

Une semaine plus tard, après la parenthèse à Ubud qu’on recommande malgré le nombre de yankees au m2, nous retrouvons les joies du bivouac à Atuh Beach, sur l’île de Nusa Penida. L’endroit est magique, une mer limpide entourant des rocs abruptes et plus un touriste à la tombée de la nuit. On s’y sent bien !

Panorama de Atuh Beach

Oui mais voilà, le sable peu adapté aux sardines de notre tente non-autoportante et les singes qui rodent nous obligent à décamper/re-camper un peu plus loin de leur bout de forêt ! On s’y plie et finit par dormir quelques heures par intermittence, bercés par le vent, le bruit des vagues et les cris des singes qui se chamaillent.

Planète des singes, le remake

Le lendemain, après une baignade matinale vivifiante et une balade à pied, nous repartons sur les routes cabossées à scooter direction Kenlingking beach. Et là, malgré l’afflux incessant de touriste au belvedère, on en prend plein les yeux !
C’est encore plus beau que la veille : des bras de terre entourées d’une mer bleu azur où l’on aperçoit même, de loin, les raies mantas « voler » dans la baie.

Panorama de Kenlingking beach

On s’attaque à la descente infernale avec nos gros sacs sur ce qui ressemble à des marches (mal) taillées dans le rocher et des bambous en guise de garde corps. Une fois sur la plage, Cléa s’approche des raies mantas et Sylvain pas témeraire en mer pour un sou barbote dans les vagues.
La nuit tombe et nous installons notre moustiquaire sur des portants de fortune en bambous. Il fait frais, la voute céleste est belle et seul le tambour des vagues nous sort de notre léthargie vagabonde de temps à autre.

Moustiquaire sur son montant de luxe

Samedi 18 Mai au matin: ouf, la marée haute n’a pas atteint notre campement durant la nuit 🙂
On se baigne, décampe, puis remonte la falaise abrupte. Fini le tour de Penida…demain, déjà, Lombok !

Java, c’est du rock & roll

Pour ce second article sur Java, nous vous proposons de découvrir quelques ambiances sonores recueillies cette semaine. Montez le son 🙂 !

On commence par l’arrivée en train en gare de Malang :

Train Malioboro Ekspres

Puis les musiciens quêteurs qui ont bien égayé notre trajet de bus vers Probolinggo à coups de guitare, de ukulélé, de congas et de chants a capella :

Chant dans le bus Malang – Probolinggo

À Kalibaru, ambiance de marché nocturne, avec l’agitation qui accompagne chaque rupture du jeûne :

Marché de rue à Kalibaru

Les fameuses litanies à la tombée de la nuit :

Pières du soir

Enfin, toujours à Kalibaru, une fois que la nature a repris ses droits sonores :

Au bord de la rivière à Kalibaru

Selamat pagi Indonesia !

Après deux journées dans l’univers futuriste et démesuré de Singapour, nous embarquons le 2 Mai dernier pour une escapade indonésienne à sac à dos. Direction Java !
Yogyakarta, située au centre-sud de l’île, nous permet de nous familiariser en douceur avec l’univers javanais. On retrouve avec un peu d’appréhension les rues bondées de 2 et 4 roues motorisées aux trajectoires anarchiques, avec tout de même une nuance de « calme » par rapport à l’Inde ou le Népal. Nous ne manquons pas de nous faire alpaguer à multiples reprises pour un tour en tuk-tuk (sorte de pousse-pousse arnaché à l’avant d’un vélo ou d’une mobylette) mais résistons et utilisons nos gambettes pour visiter rapidement les alentours du Kraton, centre historique et politique et goûter aux premiers plats locaux : poulet en soupe ou en brochettes, riz souvent vapeur et quelques légumes (haricots, choux ou concombres) cuisinés juste assez épicés et bien sûr les bananes du marché !

Marché couvert de Yogyakarta

Nous partons dès le surlendemain explorer Borobudur et son temple « carte postale ». On s’y attendait : le ticket d’entrée est démesurément cher mais le site est effectivement charmant et photogénique. Premier lever à 3h du mat’ et premiers volcans à l’horizon, on a hâte de s’en approcher !

Très vite nous remettons le cap à l’Est en bus vers la ville de Solo (Surakarta). Soyons francs, nous sommes déçus. La grande bourgade manque de charme, les bouchons y sont omniprésents à l’instant de notre trajet entre la gare et l’auberge. Heureusement la journée sans voiture du lendemain nous apporte un reconfort certain : sandales, rollers, cariolles et chevaux sont de sortie !
Pendant ce temps, le ramadan se lance dans les rues de la ville avec une multitude de marchants ambulants, des voiles qui se ressemblent malheureusement de plus en plus à des burkas et des prières en echo plusieurs fois par jour. Ces instants de prière plutôt depaysants à l’origine, deviennent ensuite légèrement envahisants par leur durée (parfois plusieurs heures) et leur volume (elles sont omnipresentes !).

Mosquée de Solo sur son lit de mobylettes

Plus à l’Est, nous reprenons du baume au coeur à l’arrivée en train à Malang grace à notre sympatique auberge rooftop en bambous, à de nouvelles découvertes culinaires (bakso et sate aux menus) et aux ruelles colorées du quartier de Jodipur. C’est aussi l’occasion de croiser les premiers « homologues » touristes backpackers. En effet, nous nous rapprochons de Bali…

Train surplombant le Jodipur colorful village

Nouvelles escales de cette première semaine décidément bien urbaine et chargée en transports en commun : Probollingo puis Jember et Kalibaru qui ne présentent pas vraiment de charme particulier mais laissent entrevoir des forêts alentours verdoyantes et flirtent toujours plus avec les volcans majestueux. Allez hop on embarque pour le Bromo puis l’Ijen !

Là, croyez-nous sur parole, notre expérience est à la hauteur de ce qu’on avait pu lire ou entendre. Chacun des volcans visités de nuit nous offre une experience féérique : le Bromo immortalisé de loin car de nouveau en activité depuis 1 an et l’Ijen accompagnés d’un guide au plus près des sources de souffre bleutées. C’est touristique mais quand même sacrément beau.

Volcans Ijen et Bromo aux petits matins

Ainsi se termine ces 8 jours à Java, authentiques, urbains et relativement preservés du tourisme de masse, hormis à proximité des volcans. Si vous prévoyez d’y faire une virée, privilégiez le train pour traverser l’île (l’Economy class suffit largement) et plutôt Yogya pour le côté urbain.
La suite ? Bali où nous allons tenter de slalomer entre les hordes d’australiens et de français pour plutôt rencontrer de jolis poissons. À suivre !