12 jours à velo de Kyoto à Tokyo

En 12 jours de vélo sur Honshu (entrecoupés de 10 jours de volontariat), nous avons parcouru 800km et 10km de dénivelé au total.

Les régions traversées, de Kyoto à Chiba puis finalement Narita, nous ont tout simplement offert des paysages splendides à chaque virage et un nouveau dépaysement au milieu de l’automne. La météo (comme souvent au Japon) a parfois été capricieuse mais les routes sont restées agréables en quasi toutes circonstances ! Tout comme nos hôtes que l’on remercie encore chaleureusement. Voici notre récit jour par jour.

Jour 1 : Kyoto-Toyosato (80km)

Kyoto est un petit paradis pour le cyclo-tourisme. Les pistes cyclables font légion et il est très aisé d’y circuler à la journée, du marché de Nishiki au Chemin de la Philosophie et aux multiples temples.
Sortir de la ville est assez facile, Maps.Me nous donne l’occasion de découvrir une première minuscule route en forêt et nous atteignons ainsi le lac Biwa. Réputé car bordé d’une route cyclable (200km de périphérie !), nous n’en profitons malheureusement pas beaucoup car le temps est maussade. Vent de face et pluie intermittente, on s’arme de courage et on finit par atteindre Toyosato, ses zones cultivées (riz, soja, etc.) et son havre de paix chez Jacquelyn, notre hôte Warmshowers.

Jour 2 : Totosato-Sakahogi (90km)

Nous nous dirigeons vers nos premières montagnes au Japon. Sur les bons conseils de Jacquelyn, nous sinuons entre les bois en suivant des ruisseaux. Ambiance zen et petite fraîcheur automnale. Dans l’après-midi, nous atteignons Gifu et ses multiples zones commerciales. Pas très sexy pour pédaler et nous devons slalomer entre des routes de tailles moyennes pas trop dangereuses et des trottoirs partagés avec les piétons.
Le camping, charmant de simplicité et gratuit, est une belle récompense.

Rizières en étage dans les montagnes de Gifu

Jour 3 : Sakahogi-Nakatsugawa (70km)

La nuit fût fraîche et la rosée nous occupe ½ heure pour secher la tente.
On repart vers l’Est et nos premiers véritables cols. Toujours beaucoup de forêts et quelques belles descentes, on atteint Nakatsugawa à 16h. Repérage de camping sauvage dans le parc municipal et de pubs pour visionner le match de rugby Japon-Samoa. Des pates au réchaud en guise de festin puis un demi au bar avoisinant (500¥…), une soirée très sympa.

Jour 4 : Nakatsugawa-Iijima (90km)

3 gros cols au programme du jour, on s’y attaque assez tôt et la journée se passe sans encombre. Les routes sont quasi désertes et assez escarpées. Avant les descentes, un check des freins s’impose et il faut parfois endosser une petite laine. Drew, from Seattle, avec son vélo de route vintage, nous rattrape au second col et reste dans notre mini peloton jusqu’en milieu d’aprem. Une rencontre très sympa.

Jour 5 : Iijima-Suwa (80km)

En route vers le lac Suwa ! Les routes sont peu agréables car trop fréquentées mais on s’en sort tant bien que mal en naviguant « à vue » sur Maps.me. Le temps se gâte à l’approche du lac et on finira par en faire le tour sur sa piste cyclable un peu malgré nous pour trouver un logement abordable. Un hôtel « adulte only » fera l’affaire, une douche chaude et au lit.

Pause devant le geyser aux abords du lac Suwa

Jour 6 : Suwa-Fujimi (30km)

La sortie de Suwa est un peu pénible : les zones commerciales se succèdent et nous passons pas mal de temps à slalomer sur les trottoirs faute de route agréable à vélo. On finit quand même par trouver une route parallèle en balcon qui nous emmène jusque Fujimi où nous plongeons vers la rivière et son Michi-no-eki (aire de repos) atenant. Nous profitons des toilettes publiques chauffées et du wifi puis nous installons la tente en contrebas à la frontale.

Camping sauvage au bord du Michi-no-eki de Fujimi

Jour 7 : Fujimi-Minami Alps (40km)

Derniers coups de pédales pour cette première semaine. Le temps est sublime, nous nous débrouillons plutôt bien pour « choper » des routes agréables. Vers midi le Fuji apparait au loin et nous entamons une descente douce et longue jusque Kofu, en assistant au passage à la récolte du riz (à la machine, on est loin des méthodes artisanales du Laos !).
Minami-Alps nous voilà. Notre environnement pour les 15 prochains jours sera fait de pommiers, cerisiers, kakis et canaux d’irrigation bordés de micro-routes idéales pour le « vélo-taf » HelpX qui nous attend !

Encore quelques encablures avant Minami-Alps

Jour 8 : Minami Alps-Fujikawaguchi (60km)

La tête pleine de souvenirs et ravis de notre expérience de volontariat, nous quittons Minami Alps en fin de matinée le temps que les grosses averses du typhon 20 se calment. Passé le bassin de Kofu, nous entamons une longue montée, en passant d’abord dans quelques villages déserts puis dans un chemin forestier tapi de feuilles mortes, sensé être fermé en prévention des typhons. Le brouillard rend l’atmosphère vraiment spéciale et nous sommes soulagé de trouver finalement le col. Quelques dizaines de kilomètres de bosses et un tunnel (pas très rassurant à vélo mais bien éclairé) et nous atteignons finalement le lac Fujikawaguchi ! Le Mont Fuji est bien caché derrière l’épais plafond nuageux…

Journée dans la brume…

Jour 9 : Fujikawaguchi-Hadone (70km)

À l’aube, sur le toit de notre auberge, nous découvrons le Fuji capuchonné de neige. C’est sublime ! Jusqu’en début d’après midi, ce paysage envoutera nos routes serpentueuses en direction du second lac Yamanaka, bordé quant à lui d’une piste cyclable très agréable.

Fuji te voilà !

Après une bonne pause, nous mettons les gaz vers Hadone où nous attendent nos hôtes américains Warmshowers Rich & Joan. La descente est vraiment vertigineuse (souvent >15%) et nous ne sommes pas mécontents de la faire dans ce sens. Nous arrivons de nuit et passons une excellente soirée à discuter vélo, Japon, boulot, etc.

Nos hôtes et leurs deux adorables chats

Jour 10 : Hadone-Miura (60km)

Départ 9h d’Hadone, nous longeons un canal assez pratique jusqu’à la baie. L’ambiance marine de l’océan Pacifique est dépaysante après des journées plus montagneuses. Les surfers sont très nombreux bien que les vagues soient assez rares ! À l’approche de Miura, nous choisissons d’emprunter le centre de la péninsule plutôt que la côte. C’est un peu valonné et truffé de tunnels qui comportent heureusement de larges trottoirs. Le temps se gâte et nous nous perdons dans Miura faute d’avoir bien placé les coordonnées gps de notre hôte. Heureusement, Stephen finit par nous localiser et nous indique la route à suivre. Soulagés, nous arrivons de nuit et profitons d’un excellent repas préparé par sa compagne Kyoko.

Jour 11 : Miura-Chiba (80km)

On s’en souviendra longtemps de ce 25 Octobre…
C’est jour de pluie à Miura, et le ciel ne fait pas semblant. Des trombes d’eau et des bourasques de vent mais nous n’avons pas le choix : il nous faut rejoindre Chiba pour ne pas risquer de rater notre avion le lendemain. On endosse nos k-ways, notre pantalon de pluie et c’est parti. Après 10km, trempés jusqu’aux os, nous empruntons le ferry pour traverser la baie de Tokyo. 40min plus tard c’est reparti pour 70km de douche non-stop. Parfois la pluie cesse mais elle repart de plus belle et des inondations apparaissent aux abords de Chiba. Nous nous réfugions ans un grand magasin et arrivons finalement à destination à 18h. Aya et son fiston Kai nous accueillent, puis Yuji qui rentre du boulot. Ils sont charmants et surtout des cyclo-voyageurs expérimentés : Amerique du sud, Asie centrale, leurs carnets de photos font rêver. Et le repas que nous partageons également !

Séance photo sous un grand soleil avec Aya, Yuji et Kai déjà comme sur des roulettes

Jour 12 : Chiba-Narita (50km)

Dernier jour, il faut boucler la boucle. La tentation était grande de mettre nos vélos dans le coffre de voiture de Yuji direction l’aéroport mais nous décidons de rallier les 40 derniers kilomètres sur nos montures. La route est plutôt bonne, mis à part les dangereux tunnels aux abords de Narita. 13h, il nous reste 3 heures pour démonter, emballer nos bicyclettes nous enregistrer puis embarquer pour Los Angeles !

Entretien avec Kazu, gérant du verger Nakagomi Orchards (extrait)

Nous terminons deux supers semaines de volontariat à Minami-Alps, accompagnés dans nos tâches quotidiennes par 3 Françaises, une Australienne et des Singapouriennes. De la vue imprenable sur le mont Fuji au typhon 19, en passant par les jours de désherbage, nous ne nous sommes pas ennuyés ! En guise de bilan, nous voulions en savoir un peu plus sur l’activité du verger et ses problématiques actuelles avec son gérant, notre hôte, Kazu.

Quelle est l’histoire du verger ? Quelles ont été les étapes importantes? Quand as-tu commencé à travailler dans cet endroit et à le gérer ?

L’histoire ? Je ne sais pas. Peut-être des milliers et des milliers d’années. 

Au Japon, c’est l’opposé des États-Unis, on a toujours été là. Nos parents, nos grands-parents, nos arrière-grands-parents, étaient déjà là. 

C’est donc une ferme familiale. Tes parents avaient cette ferme et ils avaient déjà des pêches, des pommes…?

Non. La culture des fruits a commencé pour la plupart dans les années 60. Certaines personnes le faisaient déjà avant, il y a 70, 80, 90 ans. Mais en tant que courant dominant, la culture des fruits a commencé dans les années 60. Avant, les gens ne cultivaient pas de fruits, ils cultivaient du riz, puis des mûriers. Des mûriers pour nourrir les vers à soie. Mais en 1974 la Chine et le Japon ont signé un accord diplomatique et commercial. Les cargots chinois ont commencé à aller au Japon faire du commerce. Cela a forcé les agriculteurs japonais à cesser de cultiver des vers à soie. Ils ont donc changé d’activité dans les années 70 et 80. Les gens ont commencé à cultiver de plus en plus de fruits et les Japonais ont commencé à manger des fruits. Ils aimaient cela. Mais à la fin des années 80, alors que les gens cultivaient beaucoup de fruits, le prix a baissé. C’était la même tendance dans de nombreux pays. Ensuite, nous avons été obligés de commencer la cueillette des fruits, comme une entreprise de loisirs.

C’est la pause pour Kazu et les bénévoles !

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Entretien avec Kazu, gérant du verger Nakagomi Orchards (complet)

Nous terminons deux supers semaines de volontariat à Minami-Alps, accompagnés dans nos tâches quotidiennes par 3 françaises, une australienne et des singapouriennes. De la vue imprenable sur le Mont Fuji au typhon 19, en passant par des journées à desherber les parcelles, nous ne nous sommes pas ennuyés ! En guise de bilan, nous avons souhaité en savoir un peu plus sur l’activité du verger et ses problématiques actuelles auprès de son gérant, notre hôte, Kazu.

Quelle est l’histoire du verger ? Quelles ont été les étapes importantes? Quand as-tu commencé à travailler dans cet endroit et à le gérer ?

L’histoire? Je ne sais pas. Peut-être des milliers et des milliers d’années. 
Au Japon, c’est à l’opposé des États-Unis, on a toujours été là. Nos parents, nos grands-parents, nos arrière-grands-parents, étaient déjà là. 

C’est donc une ferme familiale. Tes parents avaient cette ferme et ils avaient déjà des pêches, des pommes…?

Non. La culture des fruits a commencé pour la plupart dans les années 60. Certaines personnes le faisaient déjà avant, il y a 70, 80, 90 ans. Mais en tant que courant dominant, la culture des fruits a commencé dans les années 60. Avant, les gens ne cultivaient pas de fruits, ils cultivaient du riz, puis des mûriers. Des mûriers pour nourrir les vers à soie. Mais en 1974 la Chine et le Japon ont signé un accord diplomatique et commercial. Les cargots chinois ont commencé à aller au Japon faire du commerce. Cela a forcé les agriculteurs japonais à cesser de cultiver des vers à soie. Ils ont donc changé d’activité dans les années 70 et 80. Les gens ont commencé à cultiver de plus en plus de fruits et les Japonais ont commencé à manger des fruits. Ils aimaient cela. Mais à la fin des années 80, alors que les gens cultivaient beaucoup de fruits, le prix a baissé. C’était la même tendance dans de nombreux pays. Ensuite, nous avons été obligés de commencer la cueillette des fruits, comme une entreprise de loisirs.

Avant cela, tu vendais au marché ?

Oui. De l’agriculteur au marché local, du marché local à la société de livraison, de la société de livraison au marché principal, puis aux marchés intermédiaires et puis finalement au supermarché. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens rentrent dans la chaîne. Si votre client achete une pomme ou une pêche 200 ¥, le bénéfice sera peut-être juste de 30 ou 50 ¥. Et puis, beaucoup de choses sont exclues dans le prix. Donc le profit réel sera très faible. Maintenant, les clients viennent et cueillent directement. Donc pas d’intermédiaires du tout. Juste nous et les clients finaux.

Comment évoluent les fermes et l’agriculture au Japon ? Certaines personnes sont âgées maintenant, as-tu des jeunes à qui tu peux enseigner ?

Dans les années 70-80 tout allait bien, mais dans les années 90 une bulle s’est effondrée au Japon. Depuis, les agriculteurs vieillissent de plus en plus. Aujourd’hui, l’âge moyen des producteurs de fruits ou de tout agriculteur japonais est de 70 ans. Nous encourageons la jeune génération à prendre le relai. C’est pourquoi, comme vous pouvez le voir sur notre ferme, de nombreux jeunes viennent, ils apprennent auprès de nous. Ils aident. Et nous les aidons aussi. Mais ce type de transmission est assez rare à l’échelle du pays.

Les gens restent à Tokyo ou dans d’autres grandes villes ?

Les gens à Tokyo, ou les grandes villes comme Tokyo, veulent sortir de la ville. Ils n’aiment pas la vie en ville, ils veulent sortir du stress et de la jungle urbaine. Des espaces étroits. Tout y est cher et puis l’eau et l’air ne sont pas propres. Ils veulent avoir plus de vert, plus d’espace. Mais la réalité est difficile. Même s’ils rêvent d’emménager à la campagne, ce n’est pas si facile. Ils ont besoin de trouver un emploi, un revenu rapide. Néanmoins certaines personnes veulent vraiment aller à la campagne et ont ensuite envie de découvrir l’agriculture. Ils viennent vers nous et nous essayons de les aider.

Qu’en est-il des facteurs climatiques tels que les typhons ? Quel est l’impact du réchauffement climatique ? Vois-tu une différence par rapport aux années antérieures ?

Oui, je te donne un exemple : les cerises. Cultiver des cerises devient très, très difficile. Il y a 30 ans, si je classe en 5 catégories telles que la très bonne récolte (5), la bonne récolte (4), la récolte moyenne (3), la mauvaise récolte (2) et la très mauvaise récolte (1), une mauvaise récolte ou une très mauvaise récolte (1 ou 2) était peut-être une fois tous les cinq ou sept ans avant. Mais de nos jours une fois tous les deux ans. J’ai entendu d’autres personnes, par exemple, en Australie, dire la même chose. Et je ne parle même pas des typhons.

S’agit-il de la qualité du sol?

De la température. En ce qui concerne la culture des fruits, le mois le plus important est Avril parce que le mois d’Avril est celui de la floraison des fleurs : cerisiers, pommiers, pruniers, pêchers, poiriers. Nous pratiquons la pollinisation croisée au Japon. Dans d’autres pays, ils utilisent simplement une rûche d’abeilles. Outre l’utilisation de la rûche d’abeilles, les agriculteurs japonais font de la pollinisation à la main et ils font ce travail en Avril. Et la température d’Avril est en hausse par rapport à il y a 20, 30 ans. Pour la culture de la cerise, la température de pollinisation doit être de 15 à 20 °C. Au-dessus de 23/25 °C, même si vous travaillez dur, que vous pollinisez, cela ne peut pas marcher.

Pourquoi n’utilises-tu pas les abeilles ?

Non, on utilise des abeilles. On utilise des abeilles ! Mais elles butinent à quelques kilomètres à la ronde. Donc, si vous avez une ferme à tel endroit, si vous mettez une rûche d’abeilles, des milliers d’abeilles, vous n’êtes pas garanti qu’elles travaillent pour votre ferme. Alors qu’avec des travailleurs humains, nous avons une mémoire et nous nous rappelons quelle branche nous pollinisons. 

Mais n’est-ce pas un travail long et difficile ?

Si. Mais les Japonais sont des travailleurs acharnés. 

Et à propos du typhon lui-même ? Contractes-tu des assurances pour prévenir les dégats ?

Il y a deux ans, 80 % des pommes ont été endommagées. Cette année, la même chose. L’année dernière, environ 1000 poires sont tombées. Et beaucoup d’arbres cassés. Cette année aussi de nombreux dommages ont eu lieu, pas seulement pour les pommes. Nous avons une assurance, mais elle ne couvre pas cet incident, sauf si vous prouvez des dommages plus graves.

Peux-tu nous en dire plus sur les engrais et les pesticides ? Les utilises-tu et pourquoi ?

Basiquement, afin de cultiver des fruits, il est indispensable d’utiliser des pesticides. Il est impossible de cultiver des fruits sans l’utilisation d’un pesticide. Mais on ne peut pas choisir n’importe quel type de pesticides, le Japon est très, très strict. Par exemple, si une ferme cultive des pêches et des le voisin des pommes, les fruits sont vérifiés au hasard. Si un pesticide pour la pomme, non censé être utilisé sur la pêche est détecté sur le marché, toute la marchandise est rejetée.

Aussi, concernant la culture des fruits au Japon, dans la plupart des cas comme les pêches, nectarines, prunes, pommes, poires, raisins, nous les couvrons quand ils sont jeunes. Ce qui signifie que la plupart des pesticides sont également bloqués. C’est une différence entre les fruits japonais et d’autres pays. Pour être précis, ici les fruits sont plus savoureux, de haute qualité, plus doux et aussi plus surs.

Qu’en est-il de l’agriculture biologique? Souhaitez-vous obtenir une certification?  

Comme je l’ai dit, pour la culture des fruits, il est impossible de cultiver des fruits sans l’utilisation de pesticides. Pour les légumes, ça dépend. Les pommes de terre, carottes ou oignons, vous pouvez cultiver sans l’utilisation de pesticides. Mais pas pour les choux, les choux chinois ou la salade.

Comment vois-tu l’avenir de ton activité ? As-tu l’intention de faire croître la ferme ? Qu’en est-il des bénévoles ?

Je pense que c’est la taille maximale pour nous, tant que nous sommes une entreprise familiale. Nous, la famille, sommes environ cinq personnes plus 5 ou 7 travailleurs. Donc peut-être 10-12 toute l’année. Et de juin à septembre, le samedi, dimanche, nous embauchons peut-être cinq ou six de plus. Ce qui signifie 15-17 personnes au total.

Pour les bénévoles ils aident beaucoup pour le désherbage. Le désherbage et la tonte sont le travail de base, peu importe ce que vous cultivez. Les gens viennent de partout dans le monde, de France, mais aussi de Russie, Slovaquie, Roumanie, Hongrie, Pologne, Allemagne, des pays scandinaves. Beaucoup, beaucoup de pays asiatiques. Malaisie. Singapour. Taiwan. De Hong Kong, Thaïlande, Australie, Nouvelle-Zélande… Je reçois environ 3000 demandes de volontariat dans une année, j’en accepte peut-être 150 à 200. C’est le maximum. 

Comment penses-tu te préparer aux typhons l’année prochaine ?

C’est habituel maintenant. Nous ne pouvons pas faire autrement, ce genre de catastrophe se produira chaque année. Ce qui signifie que nous devons réfléchir à l’éventualité de dommages en Septembre et Octobre. A cause du typhon, on ne devrait peut-être plus cultiver de pomme. C’est très difficile car chaque fois on dépense beaucoup d’argent et beaucoup de temps. Et finalement on n’a que des dommages. 

Peut-être que la culture du kaki est plus facile ?

Nous faisons de la cueillette de fruits : les gens viennent chez nous et ils doivent apprécier le moment passé. Nous nous basons sur un classement : quel fruit est le plus populaire, le moins populaires. Les tendances, cependant, sont en train de changer. Il y a 30 ans, la cueillette des pommes était très populaire, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Nous devons donc nous adapter. Et comme vous l’avez peut-être remarqué, les clients sont de jeunes générations. 20 ou 30 ans, peut-être 40. Je dirais que 70 à 80% des clients sont de jeune génération. Nous devons donc voir quels fruits ils recherchent. En ce moment, la cueillette des cerises et des fraises sont les plus populaires, la cueillette des raisins et pêches ensuite. Poires et pommes, en bas du classement.

C’est la pause pour Kazu et les bénévoles !

Si vous visitez la province de Yamanashi et que vous souhaitez aider Kazu dans ses activités : https://www.helpx.net/host.asp?hostid=24462

Ambiances nippones

Fidèle à sa réputation, le Japon nous a enchanté tant il regorge de facettes mystiques, de personnes attachantes et de paysages harmonieux. Voici quelques ambiances glanées par Cléa pour tenter de vous transmettre les saveurs de nos multiples découvertes japonaises.

Temple de rue à Kyoto

À peine arrivés à Kyoto, nous arpentons le marché couvert de Nishiki bien différent de ceux rencontrés en Asie du Sud-Est, animé d’annonces commerciales et d’échanges entre employés à travers les rayons. Outre les emballages plastiques omniprésents et les mêts typiques japonais (suchis, bentos, brochettes…), ce sont surtout les sons du lieu qui nous ont tout de suite mis dans l’ambiance !

Marché de Nishiki à Kyoto

Très vite nous quittons les zones urbaines en direction des forêts. Là, au milieu des immenses résineux et de leurs locataires arachnéens, seuls les carillons de villages, le vent et les ruisseaux percent le silence.

En forêts dans les alpes japonaises

À Suwa, nous découvrons les sources d’eau chaudes et le bain public associé. Un geyser installé derrière le bâtiment touristique à deux pas du lac, crache toutes les heures et demi son eau souffrée devant les badauds.

Annonce et spectacle du geyser au lac Suwa

Si nous avons souvent campés en rase campagne, nous nous sommes aussi aventurés en ville. Ne serait-ce que pour essayer des troquets locaux qui diffusent la Coupe du monde de rugby ! Comme ce Japon-Samoa, le 5 octobre dernier…

Match de rugby du Japon, avec victoire à la clé !

Le train, comme dans chaque pays où nous avons pu l’emprunter, revêt aussi un caractère sonore tout particulier. Les villages sont annoncés régulièrement mais nous peinons tout de même à nous situer. Heureusement le contrôleur, très attentionné, vérifie notre destination et nous indique le tarif qu’il faudra régler à la gare d’arrivée !

À bord du Minobu express

Enfin, bien sûr, les temples qui sont innombrables dans tout le Japon. Leur architecture est splendide et les rituels qui s’y déroulent sont aussi impressionnants. Ici une cérémonie à laquelle nous assistons par hasard durant notre passage à Fujinomiya.

Cérémonie au temple de Fujisan Sengen à Fujinomiya