Malaysia, bicyclettes !

18 Juin 2019, Cléa fête ses 28 ans, il pleut à torrents sur Singapour et nous attendons donc le début d’après-midi pour « décoller ». Ou plutôt pour pédaler car ça y est, c’est le grand départ à vélos ! Juste le temps de remercier nos hôtes belges et nous voici à 2*2 roues à traverser la Cité-État.

Merci mille fois à toute la petite famille !

On essaie d’abord de trouver des pistes cyclables, interrompues sans cesse par des travaux, avant de se résoudre à opter pour un gros axe Nord-Sud. Plus rapide, plus fiable et relativement safe car les singapouriens conduisent correctement. Le pays est minuscule et nous nous retrouvons 4h plus tard sur le pont de Johor Bahru, porte d’entrée vers la Malaisie. Un vrai foutoir : une file d’attente de camions interminable, des mobylettes à tire-larigot et finalement un poste frontière très sommaire. Pas un mot de la douanière, un tampon pour 3 mois et hop c’est fait !

Une rapide escale en auberge de jeunesse et nous repartons le lendemain vers le Nord Est. Nous pédalons dans un paysage constitué exclusivement de palmiers, signe que l’huile tant décriée en Europe continue de faire « marcher le business ».

Une coincidence, au même instant Sylvain lit « L’humanité en péril – Virons de bord toute » de Fred Vargas. Le sujet y est abordé tout comme bien d’autres dégats de l’Homme… La Malaisie s’avère être le second producteur d’huile de palme au monde et devant nos yeux, des travailleurs collectent des grosses grappes de fruits tandis que nous enchaînons les collines sous un bon 37°C de moyenne.

Pause pipi

Dans l’après-midi, nous arrivons chez notre Warmshowers : Bob, retraité de 67 ans propose une chambre, une douche, une noix de coco fraîche et même un diner aux cyclistes de passage. Nous avons la chance d’y croiser Mikel, basque, et Birgitt&Soren, danois, cyclistes de longue haleine qui descendent vers Singapour et nous racontent leur expérience des pays précédents que nous visiterons bientôt : Vietnam, Thaïlande, etc.

Premier Warmshowers dans un cadre idylique

20 Juin, nous continuons de suivre la côte Est jusqu’au nord de Mersing. Le paysage reste similaire mais la route se densifie en voitures. On suit la mince bande de goudron de l’accotement et tout va bien ! Le soir nous campons dans un lieu plutôt chouette, abrités du vent et de la pluie une forêt de pins, à 10m de la mer de Chine.

Pause déjeuner 🙂

Le lendemain, toujours plein Nord, la végétation évolue, les palmiers laissent la place aux cocotiers et des manguiers apparaissent aux alentours des habitations. Après 100km nous atteignons Kekunang Tering Chalet, une jolie guesthouse en bord de plage où les cyclistes sont les bienvenus. La nuit est très orageuse et nous finissons par installer le hamac sous un carbet, seul moyen de rester au sec ! Les moustiques nous ont tenu fidèle compagnie toute la nuit.

Halte à Pantai Kemasik

Kuantan puis Paka se succèdent les jours suivants, nous nous faisons régulièrement saluer par les passants et les conducteurs et nous apprécions la nourriture malaise dans les « warungs » de bord de route. On a mal aux fesses mais on a le moral ! Non loin de Paka, nous visitons un sanctuaire de tortues, sponsorisé par BP/Petronas Industries qui exploite justement une énorme raffinerie quelques kilomètres plus loin. Le greenwashing est grossier…

Le 24 nous rejoignons les abords de Marang et Kuala Terengganu où un nouveau Warmshowers, Abdul, nous accueille très généreusement. Nous discutons ouvertement de mille et un sujets avec lui (religion, nourriture, littérature, vélo bien sûr…) et passons donc un super moment !

Chinatown de Kuala Terengganu

Enfin, après une escale sur la presqu’île desertique de Penarik, une nuit frisquette et humide dans notre super hamac double, nous voici à Kuala Besut. En une semaine, nous avons remonté une bonne partie de la côte Est et nous nous accordons donc trois jours sans vélo sur les îles Perhentian avant de rejoindre la Thaïlande !