À bon port !

Nous sommes bien arrivés au Costa Rica, après 18 jours très intenses passés en mer. Heureux d’avoir accompli ce joli défi 🙂

Tout juste débarqués à Playa del Cocos

En attendant un récit plus complet de cette aventure dans un prochain article, nous vous partageons le texte de notre cap’tain, Robert, à propos du passage le plus difficile de cette navigation : le Papagayo !

« We planned our passage to Costa Rica using the papagayos which were predicted to be in the 20 to 25 knot range from the NE which would yield a close reach through Nicaragua following the shore then a broad reach to Punta Santa Elena in Costa Rica. In the afternoon of the second day the winds began but dead on the nose so we tacked out using the working jib on the club foot and main which gave us 25 degrees into the wind but resuming our heading we began to miss Punta Elana slightly.

During the night the main had be dropped as the papa’s kicked in. During the morning the next day a wave broke on the deck blasting the working jib tearing the clew track right off the club. Resetting the working jib on the jib track we lost almost 10 degrees of heading missing Punta Elena by a lot sending us out to sea. Two days earlier we were told of a couple who got caught by the papas and were blasted out 300 miles. The wind continued to build to 30 knot range and we were still beating into the wind and intense waves losing more and more degrees off the mark. Around mid morning I took the helm for the next 8 hours scraping every fraction of a degree to gain back our losses tracking every maunucia in the jib telltales running engine to prevent losses when the jib luffed. It was a suffer fest of blasting water in your face as the waves built higher but then a new texture appeared on the water off in the distance as it hit 40 knots of horizontal mist flattening the wind waves. The boat surged in the waves and real gains in degrees began to accumulate and we hit the mark but the screeching wind blew out the bearings in the wind generator and compressed the main mast step from the pressure which has to be repaired. It pushed the for deck down more than an inch cracking beams with all the shroud and stays hanging limp.

The young French couple crewing were real champs taking every watch with grit but did remind me as we lay at anchor inside Punta Elena bay that I did warn them that there was the possibility of serious shit and there sure was. They have a good story to tell! »

On met les voiles, direction le Costa Rica !

Après 2 mois de voyages intenses et très variés au Mexique, de Tijuana à Acapulco en passant par La Paz, Ixmiquilpan, Mérida, Tulum, Bacalar, Palenque et Oaxaca, 1500km à vélo et le double en bus et ferry, nous nous apprêtons à prendre le large !

Depuis notre rencontre à La Paz, en Basse Californie, rendez-vous était pris avec Robert et son voilier « Milagro » double mât tout de bois vêtu de 38 pieds. Designer à la retraite, il a retapé lui-même le vaisseau depuis 2002 et s’est lancé dans l’aventure en Septembre : de sa ville d’origine Seattle, il navigue sur les eaux du Pacifique en direction du canal de Panama puis des îles Vierges où il prevoit d’accoster mi-2020. Nous sommes heureux et chanceux de nous joindre à lui pour réaliser la traversée d’Acapulco au Costa Rica avec nos 2 vélos à bord !

Les voiles « main genoa » et « floating genoa » sur le petit mât (avant) de « Milagro »

2 semaines de navigation au large des côtes du Guatemala, Salvador et Nicaragua qui promettent d’être riches en aventures et en défis marins !

L’arrivée au Costa Rica est prévue tout début Février, nous y retrouverons la soeur jumelle de Cléa, Betty !

Los peses, la selva y otras colores

De la mer de Cortes à celle des Caraïbes, sans oublier les cenotes et lagunes, le monde aquatique a la part belle dans ce douxième épisode vidéo Cycloclock filmé dans pas moins de 7 États du Mexique !

Vous y découvrirez également des scènes de vie cyclables poétiques, des ruelles colorées de villes coloniales et la jungle où se nichent autant de de temples mayas mythiques que de faune et de flore singulières ! Ouvrez grand vos mirettes et vos oreilles !

Deux semaines à velo du Yucatan au Quintana Roo

Pour terminer en beauté et en velo-rando cette année 2019, nous avons choisi de migrer à l’extrême sud-est du Mexique, en pays Maya vers la péninsule du Yucatan et le Quintana Roo. De Mérida à Bacalar, nous avons profité malgré le tourisme de masse d’un large soleil revigorant et de merveilles naturelles. Voici nos meilleurs souvenirs 🙂

Calin de Noël à Mérida

Depuis Mérida où nous sommes accueillis aux petits oignons par nos hôtes Warmshowers Ken & Erin, nous partons sur une petite route jusqu’à Izamal. La journée est très tranquille, ponctuée de multiples « topes » (dos d’ânes bien en forme) et de quelques villages typiques : une grande place endormie ornée d’arbres tropicaux, quelques commerces et des décos de Noël bien sûr !

Place municipale sur la route de Valladolid

À Izamal, la cité jaune, nous déambulons dans des ruelles assez calmes rappellant l’Andalousie puis nous visitons l’immense église centrale ainsi qu’une ancienne pyramide maya, petite et plutôt coquête.

À Valladolid, nous fêtons Noël à l’auberge de jeunesse autour d’un buffet partagé entre backpackers puis découvrons notre première cenote le lendemain (piscine naturelle, généralement assez profonde et à l’eau limpide). La ville n’est pas spécialement charmante par ailleurs.

Pause casse croûte colorée

60km plus au sud, après une route un peu monotone, truffée de plastiques et de décharges sauvages, nous découvrons Coba et son grande site archéologique Maya. Ironie du sort, les touristes se déplacent par centaines en vélos de location (après être venus en bus et pick up…) mais on nous interdit l’accès avec nos propres montures ! On y passera donc deux bonnes heures à pied mais le lieu vaut le détour. Puis nous faisons une halte pour la nuit au frais, à l’orée de la jungle, au Malinche Inn Café que nous vous conseillons vivement !

Temple maya dans le site archéologique de Coba

Prochaine étape : Tulum ! Nous débarquons le 27 Décembre, au coeur des vacances de hordes d’européenes et américains venus chercher le soleil et se détendre sur la côte Caraïbe. Autant vous dire que de prime abord, on est un peu méfiants. Mais finalement le charme opère, en grande partie grâce à Ursulla, une autrichienne reconvertie en guide locale, captée par magie via un contact Warmshowers. En 2 jours rapides, nous visitons une nouvelle cenote et profitons d’une nourriture locale et variée en ville.

Ursula, la belle rencontre de Tulum

La suite ? Punta Allen par une route un peu cahotique le long de luxueux hôtels sur 10km puis 40km sur un chemin piégeux assez sauvage dans la réserve de Sian Ka’an. La mer, très proche du chemin, revêt ses sublimes teintes bleues et vertes mais aussi, comme en Indonésie, ses amas de déchets sur le rivage.

Jolie vue sur la route de Punta Allen

Nous passons la fin de journée dans un camping charmant qui nous a été conseillé par Ursula. L’ambiance est tropicale : cocotiers, oiseaux chanteurs et…moustiques !
De ce fin bras de terre, le lendemain, nous rejoignons par bateau un chemin désert qui serpente entre mangrove et jungle sur plus de 50km. On y aperçoit un couple de renards, des singes araignées et quelques oiseaux qui se camouflent décidément trop bien !

Jeune Yellowthroat de Sian Ka’an

170km plus au sud, après une halte en bord de lagune, et des heures de pédalage un peu ennuyantes sur des routes droites à l’infini et plates, nous retrouvons la mer des Caraïbes à Mahahual. Haut lieu de plongée, et étape de bateaux de croisières gigantesques, le village reste agréable et se prête bien au vélo. On cuisine et on se repose dans un chouette camping et hop nous voici en 2020 !

Bricolage de vélo à Mahahual

Le 1er Janvier, nous avons rendez-vous à 10h du mat’ pour réaliser deux belles plongées le long du récif coralien. Nous souhaitons la bonne année à quelques poissons perroquets, poissons anges, mérous, murènes, une raie, une tortue ou encore des écrevisses. Mais n’embellissons pas trop, les coraux sont tout de même bien abimés par l’activité humaine…

Dernière étape au Quintana Roo, nous passons 2 jours à Bacalar et Xul Ha au bord de la célèbre lagune aux 7 couleurs.

Lagune de Bacalar

Le vélo est à nouveau très pratique pour se déplacer sur les divers sites, là où la grande majorité des touristes se ruent sur les taxis et bus… Une virée en kayak et quelques baignades terminent ces deux belles semaines au coeur de l’hiver !

Camping au calme à Xul Ha

Un tiempo en Hidalgo

Comme une promesse de longue date, après sa visite en 2012 dans le cadre du projet étudiant de construction de fours et séchoirs solaires « Mexisol », Cléa rêvait que l’on retourne à Ixmiquilpan et Orizabita, dans l’État d’Hidalgo.

Tout juste arrivés sur le « continent » à Mazatlán, après 20h de ferry, nous empruntons donc un bus de nuit direction Queretaro puis un second dans la foulée vers Ixmiquilpan. 48h après notre départ de La Paz, nous retrouvons avec joie à Iximiquilpan Ia petite famille Cruz (Irving, Joanna et leurs deux petites Lia et Sam) puis Maricela, la maman d’Irving, qui était à l’origine du partenariat avec les étudiant.e.s de Perpignan. Les rues sont animées à l’approche de Noël et nous passons une super semaine à vadrouiller dans les environs en compagnie de nos hôtes.

Nous souhaitions simplement partager deux ambiances sonores particulières. On commence par le marché d’Ixmi !

Marché hebdomadaire d’Ixmiquilpan
Etals d’épices et de vêtements

Chaque Lundi, la bourgade se métamorphose pour accueillir des étals de fruits, légumes, épices, vêtements et autres objets insolites. Si les odeurs sont moins prononcées qu’en Asie, les couleurs y sont exacerbées et on retrouve les grands classiques mexicains : tortillas en vrac, (ji)tomates, chilis, jalapeños, avocats, nopals, goyaves, figues de barbarie, mandarines, etc. ! Le tout dans une atmosphère festive et une bande son cumbia différente à chaque coin de rue 🙂

Posada de Orizabita
Après la messe, quelques animations de rue !

Seconde ambiance, dans le village d’Orizabita un soir de « Posada ». Cette tradition catholique très ancrée au Mexique consiste à organiser une messe et des festivités chaque soir durant les 8 jours précédant le réveillon de Noël.
La cérémonie réligieuse en elle-même n’a rien de particulièrement exotique mais les festivités valent le détour ! On assite ainsi à une déambulation de luminions guidée par un trio accordéon-guitare-chant, ponctuée de feux d’artifices à intervalles irréguliers, puis à une distribution de bonbons, « tamales », punch local, café et boissons chocolatées pour tous !
La fraîcheur hivernale est bien là et nous apprécions cette ambiance familiale et conviviale, bien différente de la réputation dangereuse ou insécuritaire que porte habituellement le pays !

Au pied du vieil arbre et de l’église d’Orizabita

Pour le reste de cette belle semaine, nous avons eu la chance de découvrir les alentours et quelques coutûmes locales : Tolantogo et ses sources d’eau chaudes surnaturelles, le Temazcal mystique et revigorant ou encore les excellents repas souvent à bases de tortillas et (un peu trop) de viande comme la « barbacoa » et sa cuisson à l’étouffée sous les feuilles de maguey…) ou encore une randonnée sympa sur les hauteurs de Pachuca !

Cuisson traditionnelle de la « barbacoa »
Balade sur les hauteurs de Pachuca

Quand on partait sur les chemins…

Après 6500km dans les roues, sur 2 continents, il est grand temps de vous raconter la genèse du choix de nos bicyclettes !

Pour partir en voyage à vélo pendant 1 an il nous a fallu réfléchir précisément à notre monture, celle qui nous accompagnerait sous le soleil, sous le vent(?), la pluie, du bord de mer jusqu’au désert, sans jamais nous faire faux bon, on l’espérait.
Le choix a été long et complexe pour nos méninges.
Freins à disques, v-brake, hydraulique ou non, quel développement, quel guidon, quelle selle et quelle taille? Autant de questions que nous nous sommes posées comme pas mal de voyageurs avant leur premier périple.

Comment s’équiper ou se réequiper, et avec quoi ?

Après avoir fait 20 fois le tour de tous les forums de voyage à vélo, réalisé un tableur des caractéristiques, prix et avantages/inconvénients de chaque marque et lancé des brainstorming chez nos amis cyclistes, Cléa a choisi un Genesis, n’ayant pas de vélo de randonnée et Sylvain a opté pour une adaptation de son Specialized Sirus ayant à peine 2 ans et quelques 1000km dans les roues.
La modification du Sirus consiste en :

  • Un changement de la jante arrière en 36 rayons pour plus de solidité vu le poids des sacoches (arrière uniquement)
  • Un remplacement de la cassette (11-32 8 vitesses pour 11-36 10 vitesses ) pour un meilleur développement ce qui implique un changement de chaine et du dérailleur.
  • Pour finir nous avons ajouté deux pneus schwalbe tout neufs.
    Le porte bagage et le guidon papillon avaient déjà été ajoutés pour les précédent itinéraires en France.

Pour plus de précisions, voilà ci-dessous les caractéristiques exactes des vélos.

Le choix de Cléa

Genesis – Tour de fer 20
Taille M
Année 2018
Freins : Disques – Promax rendear
Dérailleurs : Shimano deore
Plateaux : 44 – 32 – 24T
Cassette : 11 – 34T
Jantes : Sunrims Rhyno lite
Pneu : Schwalbe mondial 700x35C
Porte bagage avant : tubus
Porte bagage arrière : tubus
Miroir : Cyclestar
Garde boues
Béquille : Ergotec
Selle : selle italia gel flow
Porte téléphone : Décathlon
Dynamo : lampe Lumotec premium – moyeu de roue avant SP dynamo hub PD8

Ce jour là, Cléa aurait bien échangé de montures pour ramener plus de souvenirs !

Et celui de Sylvain

Specialized – Sirius basic
Taille M
Année 2017
Freins : Vbrake specialized
Dérailleurs : Shimano deore*
Plateaux : 48 – 38 – 28T
Cassette : 11 – 36*
Jantes avant : Specialized
Jantes arrière : Shimano* Pneu : Schwalbe marathon plus*
Porte bagage avant : néant
Porte bagage arrière : Racktime*
Miroir : Lecyclo
Garde boues
Béquille : Lasus*
Selle : Specialized d’origine
Porte téléphone : Décathlon
Dynamo : néant

*Les équipements ont été modifiés par rapport aux équipements de base du Sirius Specialized.

Le Sirius et ses sacoches, devant la palapa

Merci à Cycle Expert à Lyon pour leur efficacité dans la réalisation des modifications et leurs conseils !

Et à l’usage ?

Le Top/flop de Cléa

Le vélo est très confortable et le développement suffisant pour passer partout.
La dynamo fonctionne très bien et permet de se sentir un peu plus en sécurité lorsque l’obcurité arrive. Les freins a disques (à câbles) fonctionnent très bien par tous les temps et sont assez endurants.

Les câbles de raccordement peuvent etre un peu inconvenients lors du démontage du velo pour transport. Mieux vaut donc éviter les manips de ce genre.
La béquille fonctionne correctement mais provoque, à cause du poids une légère déformation du support de béquille sur le cadre.
Le guidon avec cornes était confortable sur les 6 premiers mois mais un guidon multiposition pourrait être appréciable au bout de 8 mois.
Les gardes boues sont très proches des roues et frottent régulièrement surtout avec boue.
Les sacoches avant « Ortlieb » ne se fixent pas en partie basse sur le porte bagage avant « Tubus ».

Le top/flop de Sylvain

Renforcer la roue arrière était une bonne idée étant donné le poids qu’elle supporte (~18kg de bagages+mes petites fesses) et les nids de poules réguliers !
Idem pour le changement de développement, c’est toujours plus agréable de mouliner que de bouriner même sur des côtes « bénines » 🙂
Les v-breaks sont simples à ajuster ou changer.

Points négatifs, les patins v-breaks s’usent vite. Les éclairages dynamos auraient été appréciables et plus efficaces que les loupiotes Decat’. La sacoche de guidon « Ortlieb » est utile mais difficile à organiser et sa fixation est impossible à régler selon son poids donc elle flanche. Enfin les gardes boues, très basiques, sont parfois plus gênants dans les transports et bruyants (vibrations) qu’utiles !

Freedom

Un petit air de liberté souffle sur nos routes cyclables américaines de Californie et de Basse Californie depuis 1 mois. Morceaux choisis dans ce onzième épisode vidéo Cycloclock 🙂

La Baja del Norte

La Basse Californie est un territoire immense et désertique. Depuis Rosarito, banlieue sud de Tijuana, jusque La Paz, porte d’entrée vers l’extrême sud, 1460km de route nous attendent.
Pour gagner quelques bornes et éviter la route 1 peu agréable, nous quittons en bus la ferme Cuatros Vientos le 10 Novembre direction Ensenada à 90km plus bas. Nous sommes heureux d’avoir pu donner un coup de main à Victoria, sa petite famille, Andres et Octavio, dans les premiers travaux depuis leur installation : nettoyage, électricité, plomberie, création d’une nurserie, etc.

Sortie d’école à Rosarito !

La bourgade d’Ensenada est sympa (centre culturel, musée) et Lizette nous accueille chaleureusement sur sa colline et sur son canap’ pour la nuit.

Patio du centre culturel d’Ensenada

Le lendemain c’est parti pour la traversée d’ouest en est de la péninsule sur la route 3 ! Ça monte doucement mais sûrement et les habitations se font plus rares que les rapaces. La végétation se teint de jaune quand elle n’est pas simplement brulée. C’est beau et sauvage. On atteint Ojos Negros à 15h, son unique rue et son air de Far West. Le camping est étonnament agréable, avec même du gazon pour nos sardines !

Ptit dej’ dans la fraicheur de la Sierra

2ème jour de traversée et 75km pour rallier Lazaro Cardenas. Les hautes plaines sont presque intimidantes et nous nous sentons privilégiés de les traverser à vélo, d’autant que le revêtement est très bon. Quelques rares camions troublent la quiétude mais sont assez respectueux des distances de sécurité. Grand luxe, petit hôtel pour ce soir.

San Felipe et la mer de Cortes se rapprochent, il nous faudra tout de même pédaler encore 110km pour y arriver. La descente est chouette, on traverse un immense parc éolien en construction, et des routes toutes droites sur des dizaines de kilomètres.

Quand t’es dans le désert ?

Une fois rattrapée la route 5, nous longeons le détroit du Colorado d’un blanc immaculé, complètement à sec. Nous faisons une halte à Pete’s Camp, un repère de gringos qui prend tout son charme avec le lever de lune sur la mer !

Siesta à l’ombre du « cardon » !

Dernier jour aux alentours de San Felipe, l’état de la route se détériore mais ne nous empêche pas d’atteindre Punta Estrella où Barry & Pam nous accueillent en Warmshowers dans leur quartier tout clean au milieu des cactus. Nous passons une folle soirée à la sauce US entre sexagénaire. Tout le voisinage est là et nous jouons à un jeu de société entrecoupé de plats mexicains home made. Plutôt cool !

On repart vers Puertecitos sur une route qui alterne entre goudron neuf et travaux restants suite à un ouragan survenu il y a 3 ans qui a particulièrement endommagé les ponts. Ça passe et ça a l’air de dissuader les camions, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Memo, mexicain lui même cycliste quand il n’est pas derrière le comptoir, nous sert un verre puis 2 puis nous propose de passer la nuit à même le sol de son bar mythique « Cow Patty » : on accepte et la nuit est douce, ponctuée de conversations entre coyottes et chiens locaux !

Le bar « Cow Patty » de profil

Toujours sur la route 5, nous pédalons le lendemain jusque Alfonsina. Nous ne croisons aucun village pendant 75km et arrivons au camping vers midi, sur une jolie baie en bord de mer de Cortes. Amélie, une cycliste québécoise qui fait la même route avec un jour d’avance, nous salue et nous finissons par partager l’apéro et les tortillas maison ! Vers 23h, une flopée de mexicains débarque sur l’emplacement voisin et entame leur soirée en chantant sur les bandes sons des mariachis. Impossible de dormir aussi près du sound system : on déménage le hamac et les vélos.

Vue sur la mer de Cortes depuis notre « palapa »

Dimanche 17 Novembre, nos derniers coups de pédale et un coup de pouce de pick up nous permettent d’atteindre Santa Rosalillita, village de pêcheurs bordés de dunes en bord de Pacifique.

Agaves et dunes de Santa Rosalillita

Nous faisons la rencontre de David et Margie, californiens quinquagénaires hyper cools, surfeurs et bricolos, chez qui nous serons volontaires pendant 10 jours. Leur maison, seule perchée au dessus d’une baie prisée des surfers, faite d’argile et de chaux, de squelettes de cactus, de bouteilles et pneus de récup est sublime. Quelle expérience de les aider dans leurs projets, d’apprendre leurs techniques d’ecoconstruction et bien d’autres choses encore !

Atelier peinture dans les nuances d’ocres locales

Sonidos de Tijuana

Souvenirs sonores sur la plage de Tijuana, le 4 Novembre 2019.

La musique est très présente au Mexique. Si vous souhaitez en apprendre davantage à ce sujet, on vous conseille cette très bonne émission de France Culture :

California ridin’

Los Angeles, le 26 Octobre 2019. America, here we are aquí estamos !

Au jeu des 7 différences avec le Japon et l’Asie en général on en trouverait le double. Au moins. Autant vous dire qu’on est un peu déboussolé après 6 mois « à l’Est ».

L.A vu du ciel, Hollywood au loin

Sortis de l’aéroport et du remontage fastidieux de nos bécanes sur le parking d’un fast food, nous nous dirigeons vers Long Beach. Les quartiers parfaitement quadrillés se succèdent, les communautés noires terminent leurs vides greniers du samedi, les latinos sillonnent la ville aux volants de leurs pick ups ou vieux tromblons, musique latine ou rap à fond. La pauvreté, aussi, réapparait. Les hobos sont nombreux, arpentant la ville avec leur cadis et dormant a même le sol. Éternel paradoxe de la première puissance mondiale. Ça sent l’herbe un peu partout, les palmiers se succèdent et le ciel est flamboyant à la tombée de la nuit. Bref : la Californie comme on l’imaginait !

Décoration d’Halloween à Long Beach

Nous arrivons chez Ken et Kenny (ça ne s’invente pas !), de véritables experts Warmshowers. Leur maison, fièrement décorée pour Halloween, est parfaite pour une halte reposant après tous ces transports. On partage un bon repas et au lit. Le second jour nous visitons Hollywood et Universal Studios sans réel intérêt…

Charlie, Amy & co, sur les murs d’Hollywood

Retour fastidieux en transport en commun à Long Beach où nous passons à nouveau une bonne soirée tous les 4. Ken & Kenny semblent apprécier nos lasagnes et nous donnent de bons conseils pour entamer la PCH (Pacific Coast Highway) dès le lendemain !

À l’assaut du Pacific Coast Trail !

En 6 jours, plein sud, nous profitons des très bonnes infrastructures cyclables, longeant souvent la bord de mer et faisons halte en campings (on vous conseille le « Hike & Bike » de San Elijo à 10$, douche non incluse) puis chez de charmants Warmshowers à Carlsbad et San Diego.

Petite bosse et double piste cyclable aux environs de Carlsbad

Mis à part un camp militaire infranchissable qui oblige à emprunter l’autoroute sur 15km, on sera agréablement surpris par les conditions de vélo et l’accueil local. Impossible de s’arrêter plus de 2min pour faire un point gps sans qu’on nous demande : « need direction guys ? ». Ça surfe à tous les coins de plage et le paysage caillouteux nous dépayse pas mal.

Gang de cyclistes à San Diego

À San Diego, on assiste au rite très enfantin et un peu démodé (?) du portes à portes d’Halloween puis le lendemain aux belles cérémonies du « Dia de los Muertos » dans une zone hispanique de la ville.

Figurine emblématique du Jour des morts mexicain

Samedi 3 Novembre. C’est le grand jour, on va passer LA frontière mexicaine. Premier enseignement pour les cyclovoyageurs : empruntez la presqu’île de Coronada en sortant de San Diego, via ferry, c’est beau et très roulant. Second enseignement (pas très surprenant) : San Ysidro puis Tijuana ont un air de far west. Mais ce n’est pas si sorcier de traverser en passant par le couloir piéton, dans le sens Nord-Sud en tout cas…

Ferme « Cuatros Vientos » de Rosarito

La fin de journée sera un peu plus chaotique, en cause notre objectif un peu ambitieux de rejoindre notre HelpX dans la même journée à Rosarito et notre foi un peu trop grande dans les conseils cartographiques de l’appli Maps.me. Certains barrios (quartiers) sont clairement à éviter, particulièrement les collines abruptes où les routes se transforment en chemins bordés de maisons faites de bric et de broc. Retour à la route 1, bien encombrée et sans acotement, que l’on sera bien obligés d’emprunter pendant 20km. Bref, à la tombée de la nuit nous rallions Rosarito pour une semaine de volontariat dans la ferme « Cuatros Vientos ». Ce lieu sera notre porte d’entrée vers l’autre Californie, la mexicaine, la Baja !